Lorsque j’ai vu l’événement «le hijab comme résistance politique» et lu sa description, j’ai réalisé l’importance de manifester à cet endroit pour que d’autres voix de pays à majorité musulmane soient entendues, et que la propagande présentée à cet événement ne soit pas la seule information à ce sujet.
L’évenement est tenu le 6 mars, soit deux jours avant la Journée internationale de la femme, dans un centre multiculturel à Fitja. Le hijab y est présenté comme féministe et anti-raciste. Je crois que cette publicité du hijab est nocive pour les femmes de familles musulmanes, pour le statut des femmes en général et pour les non-musulmans dans les pays à majorité musulmane.
Le hijab est présenté différemment dans les pays à majorité musulmane qu’en Occident. Les femmes y sont représentées comme des objets de consommation et comme la propritété des hommes. Elles se font dire qu’elles sont comme des bonbons emballés ou de précieux diamands cachés, alors que les hommes se font demander pourquoi ils couvrent leurs automobiles mais laissent leurs femmes se promener découvertes. Mais les femmes sont des personnes et non des objets.
On ordonne aux femmes de se couvrir pour ne pas susciter le désir des hommes, se faire violer et corrompre la société. Plus l’idéologie sexiste derrière le hijab se répand, plus ça devient dangereux pour toutes les femmes vivant dans cette société car les femmes et leurs corps sont perçus comme des objets sexuels – contrairement aux hommes qui sont vus comme des «consommateurs de femmes» - et que plus les femmes se couvrent, plus elles sont blamées pour s’être fait abuser, et on leur demande de délaisser leurs droits. Quand je parle du hijab, je ne parle pas d’un morceau de tissu mais d’un ensemple complet de règles strictes qui dictent aux femmes comment se comporter, se cacher et s’estomper. Une femme voilée ne pourrait pas jouir librement de ses mouvements et de sa sexualité, par exemple.
Puisque les femmes sont vues comme la propriété et l’honneur des hommes, les familles, parents, maris et familles de maris se mêlent de comment les femmes s’habillent. Les femmes sont même traitées en propriété publique, alors si la famille directe d’une femme n’a pas réussi à la contrôler, les étrangers peuvent intervenir pour corriger son apparence et son comportement – par la violence sexuelle.
J’ai rencontré quantité de femmes qui ont été forcées de porter le hijab, qui ont voulu l’enlever mais qui avaient peur de l’incarcération, de se faire battre et rejeter socialement. Ma meilleure amie a été enfermée dans un centre psychiatrique après avoir enlevé le voile qu’elle a été contrainte de porter depuis l’enfance, et elle a seulement été considérée suffisament saine pour sortir du centre quand elle l’a remis de nouveau, malgré elle. Je connais aussi une femme qui a été enfermée chez ses parents et qui a sauté du deuxième étage pour échapper aux menaces de mort de sa famille après qu’elle ait enlevé son hijab. Et des quantités innombrables de femmes qui ont été enfermées, battues, qui ont subi des «tests de virginité», auxquelles ont a coupé les cheveux et brûlé les livres pour avoir résisté à l’obligation de se voiler.
Dans ces cultures où se voiler est la norme, les femmes non voilées ne peuvent dévier de la norme sans prendre un risque. De plus, ont effraie les filles dès l’enfance en leur imposant le hijab, en leur disant qu’elles seront pendues par les cheveux en enfer si elles ne le portent pas. Quel choix les femmes vivant dans les pays à majorié musulmane ou venant de familles musulmanes ont-elles?
Le hijab est un symptôme sévère et extrême de la culture sexiste contre laquelle luttent les féministes occidentales, mais plusieurs d’entre elles font une exception pour le hijab et le voient comme féministe. Les femmes qui demandent les mêmes droits pour toutes les femmes sont perçues comme des «féministes occidentales», mais je ne crois pas qu’une telle division soit nécessaire. Au lieu de focusser sur les véritables enjeux pour les femmes non occidentales comme les «tests de virginité», les soit-disant «féministes islamiques» se concentrent sur les enjeux qui ne sont pas spécifiques aux femmes, comme le racisme, qui est bien sur une question importante, mais qui ne devrait pas être priorisée sur les droits des femmes. Elles s’accordent pour conserver une forme de discrimination des femmes non-occidentales car d’après elles, ces femmes n’ont pas besoin des mêmes droits et libertés que leurs soeurs occidentales. Le féminisme est un mouvement pour le changement, pourquoi alors sont-elles plus conservatrices que progressives?
Pendant que les racistes occidentaux attaquent l’Islam et le hijab par la haine même s’ils partagent les mêmes valeurs sexistes que ceux qu’ils attaquent; d’autres, incluant les gens de pays à majorité musulmane, attaquent la même chose mais par souci pour les droits des femmes et de tous les individus dans les sociétés et communautés conservatrices. Les individus d’autres groupes et d’autres pays ne devraient pas être stoppés dans leur effort de comprendre et d’accepter les individus de ces communautés à majorité musulmane. Quelques-uns peuvent croirent qu’ils acceptent ainsi la diversité dans les sociétés occidentales, alors qu’en réalité ils s’élèvent contre ceux qui luttent pour rendre les sociétés conservatrices plus diversifiées et libertaires pour les individus.